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Comme zébu.
A vrai dire, j’ai le cœur à l’envers, mais pas
tout à fait. Je repars, le voyage est fini et ces neuf jours exceptionnels ont
gravés dans les yeux, dans la tête, une foule d’images et de mots que je vais
pouvoir recomposer à loisir. Le cœur aussi est marqué par la chaleur de votre
accueil, de vos marques d’affection, vos sourires, vos rires et votre
tendresse. Ils resteront en moi. Je vais quitter la Belgique et retourner là où
je vis, en emportant des trésors. Mon carrosse est chargé, Emma, Leiah et Nissa
m’accompagnent, la bonne humeur est parmi nous. Vous allez me manquer c'est certain.
J’aime l’endroit où je vis maintenant, ce petit
village médiéval sous le soleil dont les maisons en pierres calcaires me
rappellent celles de mon enfance. Mon jardin clos me manque déjà, les roses
vont bientôt éclore. Un grand déménagement professionnel m’occupera, le
challenge aussi. La tristesse due à la séparation va se diluer dans cette activité
intense. Et puis peu à peu, je pourrais ouvrir la malle aux merveilles. Un long
projet va se réaliser, décrypter, organiser et tenter de retracer des vies
passées. Ces recherches vont certainement amener d’autres questions et
j’anticipe le plaisir de faire duo avec Belle.
Une place sera accordée à la création de l’album
2014 où je placerais les souvenirs de tous ces bons moments, il viendra
compléter ceux réalisés d’années en années.
Le temps est passé depuis avril. Ce jour, au terme
de juin, assise dans le fauteuil d’osier sous le pêcher, le soleil zénithal
dessine, au travers du feuillage, des zébrures sur le gravier. Le temps
splendide favorise la pousse de la végétation. Chaque efflorescence me fait
songer à l’un de vous, passé ou présent.
crédit photo: perso
Posé sur la table, un verre d’eau décoré d’un zeste
de citron ne me fera ni zézayer, ni zigzaguer. A plaisanter ainsi et laisser
mon esprit divaguer, j’en rebondi de mots en mots zébrure, zèbre, Afrique et
zébu.
Zébu ?
Je n’en ai rencontré aucun au cours de mon voyage dans la forêt
ardennaise, ni dans celle de Compiègne. Mais ces mots m’ont fait penser à une
famille dont un membre est mon homonyme. Sommes-nous cousines ? J’ai
failli toucher un jour du doigt, l’ancêtre en commun et c’est encore une énigme
que j’aimerais lever.
crédit photo: inconnu
Peut-être pourriez-vous penser que je suis pressée
de refaire un généavoyage, ce serait faux. Ce précipiter équivaudrait à
chercher une aiguille dans une botte de foin. Si mes deux compagnes « chance
et inspiration » m’ont favorisée, il y avait en amont un énorme travail d’organisation.
(Lire la lettre B comme Bien préparé) J’ai volontairement ignoré les documents
que l’on trouve maintenant en ligne pour me concentrer sur les archives en deçà
de 1789. Un autre voyage nécessite de recréer un cahier de recherches. Et pour cela, il faut
avant que je rentre patiemment toutes les informations collectées. Je pense que
cela me prendra plusieurs mois.
L’ouverture de la malle aux merveilles donnera sans doute l’envie d’écrire
d’autres billets, aussi, voyez-vous, vous pourrez encore me rendre visite. Quant
aux voyages, rien ne nous empêche de nous rencontrer et de partager à nouveaux
de bons moments.
Dans les moments de partage, je regrettais de ne
pouvoir montrer aux plus jeunes, les lieux de vie des disparus, j'y ai songé en allant spécialement
photographier ces endroits.
Voici donc, l’ancien commerce de fleurs de ma
grand-tante. Elle a réussi à le transmettre à une autre passionnée et cela fait
tellement plaisir de voir ce magasin joliment aménagé et décoré. Une autre époque, une
autre ambiance, mais une même dynamique. Ma grand-tante aurait eu 101 ans cette
année. Devinez comment elle se prénommait ?
Marguerite ! Quand je vous disais que toute
était histoire et il y en a encore tant d’autres.
crédit photo: perso