A: 26 lettres pour un généavoyage



A


 Vrai dire, bien que je vive loin de vous, en Deux-Sèvres, je ne vous ai jamais oublié. Votre souvenir est si vivace qu’il m’arrive parfois de confondre le temps. La barrière franche entre présent et passé s’estompe et je vous sens à mes côtés. Je prends de vos nouvelles régulièrement par le monde virtuel qui est si proche finalement de la fulgurance du monde de la pensée. Emma m’a parlé de vous, je sais que tout va bien. Les rires, les pleurs je les ai appris, peut-être pas tous bien sûr. Vous aussi, je sais que vous demandez de mes nouvelles, quand vais-je revenir ? Eh bien, je peux dire qu’à cette heure, je vais prendre mon véhicule et « manger de la route » pour vous retrouver. 

La décision de tout quitter et partir si loin a été si rapide et surprenante, je sais. Dans mes bagages j’ai emmené vos photos et vos lettres. J’aime les regarder et c’est ainsi que je me suis mise à créer des albums et des monographies. Je suis loin d’avoir terminé cette tâche titanesque, ça ne fait rien, je passe du bon temps en votre compagnie. 

Je compte bien mettre à profit les neuf jours qui me sont donnés pour vous retrouver. Vous tous, que je verrais bientôt de chair ou de papier, le bonheur anticipé est déjà intense.
Dans la liste des personnes, que je vais rencontrer, il y a celles classées : certaines, celles classées : j’aimerais revoir, mais aurais-je le temps ? J’anticipe les retrouvailles, de les imaginer, accroche un sourire sur mes lèvres. 

Belle : à cinq ans, elle était folle de joie à l’idée de venir me voir. A bientôt trente, je l’imagine un peu sauter de la même façon, mais cela m’étonnerais. Et pourtant…rien n’est impossible. 

Pour elle, dans un grand sac en papier, des tas de documents imprimés, une copie de mon carnet de recherche et une version USB et aussi l’exemplaire de Généalogie Magazine   que j’ai réussi à acheter en trois exemplaires, il y a quelques mois. Distraite ? C’est vrai, cela m’arrive, c’est normal, vous prenez beaucoup de place.  

Je fais et refais mentalement la liste de tous ceux que je veux voir. Énorme, cela me paraît possible pourtant. Le dernier sac entre dans le coffre. J’ai dit à Emma que pour une fois, je serais chargée en voyage. Ca y est, les cadeaux des petits sont en place. J’ai couru partout pour trouver ce que je voulais. J’emporte quelques œufs de mouettes, c’est de circonstances pour l’approche de Pâques. Pas de carême comme dans le temps. Ils sont en chocolat et caramel beurre salé. Vive l’île de Ré. 

La liste, je la reprends, par la lettre A ou de façon aléatoire ? Je pars, la clé tourne, le moteur tourne. Direction Bruxelles. Je ne pars pas seule, j’emmène Leah, une amie d’enfance d’Emma. Une découverte pour elle. Le temps passe plus vite à deux. De temps en temps, elle me questionne. Et ensuite qui vas-tu voir ?  En premier, Emma, puis Belle et ensuite les petits, après Emile si le musée est ouvert. 

Emma samedi et dimanche. Émile lundi matin, Belle et les petits lundi après-midi et Mulan le soir. Heureusement, j’ai le GPS, je vais gagner du temps. Mardi, ah oui, je descends dans les Ardennes. L’itinéraire, je vais voir le temps qu’il fera mais si je peux, je pousse une pointe jusqu’à Léglise. Il y a eu un événement tragique là-bas, il y a longtemps. Je vais voir ce coin. Ensuite, navigation à l’estime, je chercherais dans les alentours. Namoussart, Longlier, je ne sais pas vraiment ce que je vais chercher, cela m’attire. Mellier, Jean-Robert, vais-je le retrouver ? Jean comme Jean Gérard, Jean Michel, Jean, Edgard, Lucie, Marguerite, Lucien, Julien et tous les autres. Cimetière de Virton, j’irais mercredi. La route s’étire devant moi, sans aucun problème. 

Mercredi, jeudi : Arlon, les archives d’Etat, c’est ma grande impatience ! Arriver à contrôler ma soif de découverte. Calmement sélectionner quelques périodes. Rentabiliser mes recherches. GPS encore, j’arriverais à trouver facilement. Des photos par centaines, c’est ce que je souhaite.

Virton, partager mon temps entre Tata et les fouilles. Elle n’aime pas ça, tant pis, je viens aussi pour les vivants. Elle me parlera d’elle. Cousin GUEBELS en Meurthe et Moselle, juste à côté pour un oiseau. Mon carrosse, tiendra la route, pas de souci. 

Deux fois ! J’ai deux matins pour aller à Arlon aux archives et qui sait peut-être à Saint Hubert vendredi matin. C’est compliqué leur système d’archivage ! Je ne comprends pas pourquoi. Il faudrait que je me penche sur la question. En tout cas, c’est mieux maintenant, car 5 euros pour 7 jours ou 20 euros pour une année d’accès. Cela en vaut vraiment la peine. 

Par sécurité, les  photos sont dans l’iPhone, pour l’adresse et les heures.
Petite astuce pratique, pour aller plus vite. Toujours plus vite.
Pourtant, tous ceux que je vais retrouver vivaient beaucoup plus lentement. C’est paradoxal tout de même de ce dépêcher pour faire ces recherches, alors qu’ils m’attendent depuis tant de temps.



 



Passer Paris, circulation fluide, encore trois heures de route, avant de retrouver la capitale. Dimanche, J’irais jouer aux touristes avec les filles. Au programme, la Grand-Place, l’Atomium, le Pavillon Chinois, l’université…le chocolat, les vitrines de Pâques.  Non ! Pas les frites, pas encore !

Prendre contact avec Nan, passez du bon temps. Parlez des disparus récents, mettre en œuvre des souvenirs. Rire, sourire et peut être pleurer. Et puis les autres, peut être Belle encore une fois ? Emma de toute façon et puis Nissa. Phil sera-t-il libre ? Et Nan comment va t’il me trouver après si longtemps ? Emile avait de belles moustaches en 1930, j’imagine comment il les bichonnait, ma mère me disait qu’il les cirait pour qu’elles restent en forme. Et toi, Leah, as-tu aussi des souvenirs du pays ? Tes ancêtres à toi, tu peux m’en parler ? 

Vendredi après-midi je remonte vers Namur, rencontre avec un généalogiste ! Internet donne l’occasion de partager une passion.  

A bâton rompus la conversation continue, le temps passe vite, bientôt dix heures que l’on roule, j’ai repris le volant à la frontière, enfin, l’ancienne avant que l’on ouvre l’espace Schengen. Leah, tu n’as pas vu la différence, mais regarde ce pylône en béton c’est la marque entre les deux pays. Rien n’a changé tout est pareil, sauf que l’on roule un peu plus vite. Dans ma région natale, qui est très près de la frontière, au cours des siècles ça n’a pas arrêté de changer de pays. Alors tu vois, je me sens vraiment européenne. Mes ancêtres, je me demande ce qu’ils ont pensé quand ils ont été séparés de leur patrie natale pour créer un pays nouveau en 1830. Avaient-ils de l’espoir, croyaient-ils à la paix future ? Ils ont connus beaucoup de guerres, J’en ai trouvé un qui est né en 1789, l’année de la révolution. En ont-ils subis les conséquences dans les Ardennes ? 



Crédit photo : Hervé LECLERC

Tu vois Leah, le problème avec la généalogie, c’est qu’une découverte amène une question, qui en amène une autre et ainsi de suite, Toute les réponses sont intéressantes. Sur le net, il y a des blogueurs qui racontent leur généalogie et c’est vraiment passionnant.

Bruxelles, Emma est là ! Le soleil est au rendez-vous…l’émotion nous submerge.


Sources ET liens

Heredis arbre généalogique

Sur place en salle de lecture :
 Archives d’Etat d’Arlon 9, Parc des Expositions 6700 Arlon
Belgique. Téléphone : +32(0)63 22 06 Fax : +32(0)63 22 42 94.
Archives d’Etat à Saint-Hubert Place de l'Abbaye 12, 6870 Saint-Hubert Belgique
+32 61 61 14 55


Voyelle, consonne, consonne, consonne,...




O P Q R T U X Y ce sont les lettres dont le thème me manque pour les articles du Challenge. Au plus la date approche (J-16) au plus je me heurte à un manque de temps. Vais-je y arriver ? Mais qu’est-ce qui m’a pris de participer à ce défi ?  

Tout simplement le plaisir de sentir l’émulation des autres blogueurs,  l’envie de lire leurs articles, de découvrir leur façon d’approcher la généalogie. L’envie de sentir que l’on n’est pas tout seul dans nos recherches, qu’il y a d’autres fadas que soit même. Le plaisir que l’on vous lise et d’échanger à travers les commentaires. Certainement pour tout cela et bien d’autres choses encore.

Il ne reste plus qu’à…former un mot avec ces 8 lettres ? Pas facile 

O - Opossum ? Pas dans ma généalogie
P - Pirate ? Dans les Ardennes, je n’en ai pas vu
Q - Qui, que, Quoi ? Vous n’avez encore rien écrit ?
R - Ranimez l’inspiration ou restez donc tranquille !
T - Torque ? Collier porté par les celtes. Je ne suis pas remontée si loin.
U - Ubuesque, je vous le dis ! Se mettre dans cette situation !
X – Xylophone, Xinthia, Xérès  Rien à voir !
Y - Yvoir ? Je n’y ai pas d’ancêtres. (Yvoir – Belgique)

Et pour ceux qui cherchent de l’inspiration voici le exionnaire en ligne des joueurs de scrabble.

Souhaitez-moi bon courage, je vous en souhaite par avance.

                                           PS: crédit pour le chat: Philippe Geluck, bien sûr!