Ghislain Arthur est né
le 3 mars 1898 à Engreux, Mabonpré Belgique (Province du Luxembourg)
Son père est Louis Joseph
Ferdinand (1878-1948) et son grand-père Ferdinand Joseph (1852-1926). Louis
Ferdinand épousa sa mère Céline DELHEZ (1879-1966). Entre 1898, et 1920, Céline
mis au monde au moins 12 enfants. Ghislain Arthur était l’aîné.
Si je vous parle de lui aujourd’hui,
c’est parce que j’ai en ma possession un document daté de 1956, qui est un souvenir
de décès comme on le faisait dans la région luxembourgeoise. Ces petits cartons
sont précieux car ils racontent souvent des informations capitales.
A 31 ans il est devenu l’époux de
ma grand-tante Zélie GUEBELS, sœur de mon grand-père Edgard et c’est sans doute
grâce à son intérêt pour la généalogie que ce document fût conservé.
On y apprend que Ghislain fût
déporté de la guerre 1914-1918, « en pleine jeunesse lors des sinistres
réquisitions d’hommes en 1916-1917, il fût emmené vers les camps de travail de
l’ennemi. Hélas ; il devait y contracter les germes de cette douloureuse
maladie qui allait miner lentement les forces vives de sa santé et l’enlever si
précocement à l’affection de son épouse et de ses chers enfants. » (On
peut supposer qu’il est revenu d’Allemagne avec les germes de la tuberculose,
il avait 18 ans lorsqu’il fût emmené).
La suite de ce genre de texte est
faite de compliments et de demandes et prières. Cependant une phrase m’interpelle.
« St, Joseph, patron de la bonne mort, intercédez pour lui. »
Curieux ces mots de bonne mort !
En général dans l’éducation catholique, la tendance est plutôt de dire que la
mort n’est pas bonne. C’est pourquoi, je me suis demandé si cela pouvait être
autre chose. Actuellement sur internet lorsque l’on fait une
recherche sur bonne mort, on trouve la définition du mot grec euthanasie. Ce
sens actuel n’est pas approprié ici, l’époque est différente.
La première information que l’on
puisse trouver est celle concernant Saint Joseph, et il est vrai que l’on
pourrait s’arrêter à ça. Mais j’ai déjà rencontré sur d’autres faire-part les
mots de confrérie ou œuvre de la Bonne Mort, il doit s’agir d’autre chose.
On peut donc invoquer Saint
Joseph pour obtenir une bonne mort vous trouverez cette prière ici ou ici.
C’est un document trouvé sur Google livres qui viendra m’éclairer sur cette bonne mort et par conséquent sur la vie
de Ghislain, mort en 1956 à l’âge de 57 ans d’une maladie incurable à l’époque.
Il était cultivateur et père d’au moins deux enfants dont j’ignore les dates de
naissances. Un cultivateur atteint d’une maladie grave ne devait pas être très
efficace et on peut imaginer l’état des finances de cette maisonnée.
Voici quelques extraits
permettant de comprendre mieux le sens de cette bonne mort en Belgique, et dans
certaines régions françaises.
In Assemblée générale des catholiques en Belgique: Troisième session à Malines
Un sujet discuté ce jour est donc l’Œuvre
catholique de l’enterrement des pauvres et de la Bonne Mort.
Tour à tour les représentants de l’Eglise interviennent pour raconter ce
qui se passe dans leur ville ou région. La parole est donnée à M Jaspers,
vicaire de Saint-Georges à Anvers, promoteur de cette œuvre dans cette ville
afin qu’il en donne explication.
« Il y a quelques années, les
enterrements des pauvres à Anvers étaient fort négligés, diverses circonstances
avaient amenés cette situation. Quoi qu’il en soit, des personnes charitables,
pénétrées de l’idée qu’il y avait quelque chose à faire sous ce rapport, s’associèrent
pour fonder l’œuvre de l’Enterrement
chrétien des pauvres ; des adhésions furent recueillies partout, et
aujourd’hui cette œuvre fonctionne à la satisfaction et je dirai même aux
applaudissements de tous. Les pauvres, actuellement, sont enterrés comme les
bourgeois ; l’œuvre leur fournit le cercueil, le corbillard et s’occupe de
tous les soins que réclament la circonstance ; c’est elle qui fait avertir
les parents, les amis les voisins, de la mort et du jour de la cérémonie
funèbre, et je dois déclarer que l’enterrement des pauvres réunit souvent un
grand concours de monde. La dépense est couverte au moyen d’une cotisation à
payer par les membres aisés de l’œuvre ; les pauvres ne payent rien :
ils participent à l’œuvre en disant tous les jours, un Pater, un Ave et un De profundis pour le repos des âmes. »
Vient le tour de :
M PETT de THOZEE (Luxembourg) – « Dans
les campagnes du Luxembourg, l’œuvre de l’enterrement des pauvres n’existe pas,
mais il y a un usage qui en tient lieu. Le corps est porté à l’église par les
voisins, qui trouvent toujours un moyen de subvenir aux frais, et une collecte
est faite pour dire, à la mémoire du mort, une messe à laquelle parents et amis
sont conviés. »
On peut donc supposer que c’est
ainsi que Ghislain a pu rejoindre dignement le cimetière de Bonnerue où il est
décédé. C’est probablement sa famille proche qui a gérer les frais d’enterrement,
de faire-part et de messe du souvenir. La tradition luxembourgeoise fait que l’on
offre un peu de pain, de charcuterie et de fromage, ainsi qu’un café, de la
quetsche ou de la mirabelle pour se réconforter tous ensemble du chagrin laissé
par la perte de la personne disparue.
R.I.P. Ghislain KECH
Ta petite nièce, Brigitte
Merci beaucoup pour ces renseignements sur une expression que je n'avais jamais entendue. On apprend beaucoup tous les jours grace a ce ChallengeAZ.
RépondreSupprimerTrès heureuse de vous lire . C'est tout à fait par hasard que je lis votre article . En effet , je suis la petite-fille de Ghislain . Il avait deux enfants Maria et Louis . Je suis la fille de Maria . Je ne l'ai pas connu ,il est décédé quelques années avant ma naissance .
RépondreSupprimerBonjour, merci de votre commentaire, nous sommes donc cousines. vous pouvez me contacter par l'intermédiaire de généanet. https://gw.geneanet.org/bguebels_w
SupprimerMon arbre se trouve en ligne, il n'est pas tout à fait à jour, il a beaucoup évolué. Je serais ravie d'avoir des renseignements sur ma famille éloignée.
En espérant que vous trouviez ce message.